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C'est étrange

"Ah, je ne m'attendais pas à ce que sa soie toi qui sorte" dis-je machinalement un sourire nerveux aux lèvres. En réalité mon interlocuteur ne remarqua pas la légère pointe de stress qu'il m'a fallu surmonter pour pouvoir lui décrocher ses quelques mots. "Oui, il fait trop chaud à l'intérieur et la musique est trop forte mais ce n'est qu'une question de temps avant que j'y retourne haha" me répondit-elle. C'était absolument terrifiant, je ne lui avais jamais parlé autant - principalement car je l'évitais du mieux que je pouvais- et comme un réflexe pavlovien je sortis une cigarette et l'allumat. Il me fallait un objet de réconfort avec lequel je pourrais jouer avec. Tout en fumant je lui répondis quelque banalité pour me rendre enfin compte de ma condition et celle de ma surprise. Les effets de l'alcool tant désirés étaient venus, et jamais les pommes de terre ne parurent autant délicieuses. Je pris mon courage à deux mains, sans jamais oublier de l'évoquer en fumant deux trois taffs. " tu veux savoir un truc ." Lui demande ai-je avec le sens de la formule qui est le mien. Nous Étions à Berlin et ce voyage de bac sonnait définitivement la fin de mon adolescence. "Vasy toujours, de toute façon je suis pas sûre d'être capable de m'en souvenir demain haha" me répondit-elle "je crois qu'on est tous dans la même situation haha ha" cecis et un exemple typique de ma lâcheté je voulais gagner du temps et espérais qu'elle parte. Mais ce ne fut pas le cas, elle rigola avec moi et je me sentis en confiance. "Alors tu veux me dire quoi ." Me demanda-t-elle. Elle allait trop vite avec la franchise propre aux buveurs d'agaves ou de patates. "Tu as" dis-je en prenant un taf de la honte "été ma muse" "ta muse . On n'avait pas vu ça avec Favre . Je me souviens plus trop" dit-elle. La nuit était silencieuse et les étoiles scintillaient comme de doux frou. "La muse inspire le poète" lui dis-je avec gravité "ahh oui je me souviens maintenant, tu es poète je croyais que tu étaisseulement un philosophe médiocre haha" riait-elle. "Ce n'est pas totalement faux, mais j'ai écrit passablement de texte en pensant à toi, en m'inspirant de toi, en faisant de toi une divinité qui a fini par m'effrayer" "ah oui sur ton blog je sais plus le nom mais c'est un long nom" . La route était vide et Berlin est m'avais tellement déboussolé que je me retrouvais à sauter dans l'inconnu. "Ouais mais je publie pas tout -et heureusement d'ailleurs" "haha ha je comprends il y a un côté infiniment personnel dans les textes que l'on écrit" . Elle me regardait dans les yeux, en bref ce que l'on peut attendre d'une conversation cordial de deux camarades à Berlin. "Mais donc tu as fait de moi ta muse, et tu penses quoi de ma volonté dans tout ça . Ai-je envie de me limiter à être un objet de désir ?" "À proprement parler dans les textes que j'ai publiés je ne parle de toi que comme Charon tu m'aides à traverser le Styx, mais mon Styx est infini" "je ne suis pas vraiment sûr d'avoir compris ta référence aux Styx là, mais concernant les textes que tu n'as pas publiés ." "Il y a une raison à cela, c'est parce qu'il ne me convenait pas, ils étaient nuls haha" un rire nerveux me permirent de relâcher la tension. Mais il était de toute façon trop tard sa vision de moi était changé et pour toujours. "On parlait de quoi déjà haha?" Me demanda-t-elle alors qu'un blanc s'était installé de la façon la plus naturel. "Du fait que tu es ma raison de respirer" "attends quoi ." "Je t'aime, j'aimerais passer le reste de ma vie avec toi. Je veux vivre dans le silence convenu d'un lundi matin. Je veux t'aimer mais je crois que j'en suis fondamentalement incapable. J'ai peur , tellement peur que mon désir n'est pas en accord avec le tien. Ce pense ma bloquer dans une torpeur créative qui m'a empêché de te dire autre chose que des banalités. Tout ce que je veux c'est que mon désir soit aussi le tien." "C'est étrange" le lampadaire qui nous éclairait clignotait et je me souviendrai toute ma vie

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